UNION FRATERNELLE DES METALLURGISTES D’ILE DE FRANCE
Les liens avec l’association Ambroise Croizat sont étroits et historiques. À la faveur du grand mouvement populaire de 1936 que les organisations syndicales réinvestissent dans la formation (pendant l’entre-deux-guerres, le patronat et l’Etat avaient pris en main l’essentiel de l’apprentissage et de la formation professionnelle). Les grèves du printemps 1936 aboutissent à d’importantes avancées sociales : accès à la culture et aux loisirs ; réflexion nouvelle sur la qualité de la vie, sur la famille et sur l’enfance. Les métallurgistes CGT parisiens mettent alors en œuvre une stratégie novatrice : exercer les droits acquis pendant cette période en créant des lieux et des pratiques. Ils se constituent donc un patrimoine, afin de créer des établissements pour exercer des œuvres sociales touchant la formation, la santé et les loisirs. Le 2 mai 1937, ils ouvrent une école de rééducation et de perfectionnement professionnel. A la même époque, ils acquièrent l’hôpital des Métallurgistes Pierre Rouquès, connu sous le nom des Bluets. L’acquisition de ce patrimoine sera facilitée par la forte syndicalisation qui vient de s’opérer : leurs effectifs passent de dix mille à deux cent cinquante mille syndiqués, les cotisations aussi. Afin de gérer ce patrimoine, l’Union Fraternelle des Métallurgistes CGT d’Ile-de-France (UFM) est créée en 1938. Après la Seconde Guerre Mondiale, la population de personnes en situation de handicap est estimée à 1,5 millions sur une population active de 15 millions de personnes. En outre, le secteur industriel a besoin urgemment d’1,5 millions ouvriers professionnels. Le 5 octobre 1950, l’UFM décide, à la demande de la Sécurité sociale, de créer un centre de rééducation professionnelle pour travailleurs handicapés : c’est le Centre Suzanne MASSON.
Au début des années 70, il manque sept mille places dans les centres de rééducation pour travailleurs handicapés. L’UFM a alors acquis, au cours des vingt années d’activité du Centre Suzanne MASSON, une sérieuse expérience dans le domaine de la rééducation professionnelle des travailleurs handicapés. Les services du reclassement professionnel de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Paris décident donc de la solliciter pour qu’elle augmente la capacité d’accueil du Centre.
En 1973, l’Union Fraternelle des métallurgistes d’Ile-de-France décident de créer l’Association Ambroise Croizat, à laquelle ils confient la gestion de l’ensemble des établissements. Le Centre Suzanne MASSON est reconstruit et agrandi. Malgré d’innombrables difficultés, notamment pour obtenir des subventions, des prêts et des garanties le Centre Jean-Pierre TIMBAUD ouvre ses portes le 2 janvier 1984 avec 168 stagiaires. Aujourd’hui, il en accueille 300. En 1985, le Centre Louis Gatignon ouvre à son tour ses portes à Vouzeron, dans le Cher, aux personnes en situation de handicap. L’UFM a préalablement transformé et adapté ce lieu dans cet objectif.